Opération MAKO

Opération MAKO : en renfort face à la pêche illégale

Publié le 14/10/2025

Auteur : EV2 Titouan Lechevallier

La gendarmerie maritime fait aussi face à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN). Un détachement est déployé en Guyane aux côtés de la Marine nationale, lors de l’opération Mako.

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Quasiment 30 tonnes de poissons, pêchées illégalement dans les eaux françaises au large de la Guyane, ont été saisis l’an dernier lors de l’opération Mako.

Cette opération est menée chaque année par la gendarmerie maritime. Dix-neuf gendarmes volontaires sont sélectionnés dans les différents pelotons de sûreté maritime et portuaire (PSMP) de France pour y participer. « Nous avons trois gendarmes dédiés à la police judiciaire et seize gendarmes constituant l’équipe d’intervention » résume le lieutenant Loïc, commandant du PSMP de Marseille et chef de l’opération Mako en 2024 et 2025.

Après une semaine de mise en condition sur la base navale de Toulon, « nous poursuivons notre préparation opérationnelle sur zone avec les marins des patrouilleurs Antilles-Guyane (PAG). L’objectif est de renforcer et de maîtriser parfaitement le savoir-faire en intervention maritime, et d’assurer une parfaite interopérabilité entre nos unités et les équipages ultra-marins » explique le lieutenant, « heureux de partager la vie du bord et le rythme exigeant d’un patrouilleur de la Marine nationale ».

Cet ancien membre du GIGN réalise ainsi, avec ses hommes, trois semaines de patrouille au large des côtes guyanaises. « Les pêcheurs brésiliens pillent les ressources halieutiques dans les eaux territoriales françaises et ciblent principalement les vessies natatoires, un produit revendu à prix d’or sur certains marchés asiatiques » analyse-t-il.

Des pêcheurs qui assument pleinement l’illégalité de leurs actions : « Nombre de tapouilles (embarcations de pêche brésiliennes) sont défendues par des dispositifs de protection artisanaux comme des filets ou des pieux métalliques destinés à retarder notre abordage. Et lorsque ces obstacles sont franchis, il n’est pas rare que l’équipage tente une opposition physique avec couteaux fixés sur des gaffes, des machettes ou même en nous jetant dessus des bonbonnes de gaz ».

Mais la multiplication des opérations de police des pêches, dont la mission Mako qui en est à sa 9e édition, commence à porter ses fruits selon le lieutenant Loïc. « Même si nos adversaires savent constamment adapter leurs méthodes pour poursuivre leurs trafics, leur comportement a évolué de manière positive, consécutivement aux diverses opérations menées, ces dernières années, aussi bien par les commandos Marine que les gendarmes maritimes : dorénavant, certains pêcheurs se rendent immédiatement, à genoux et mains sur la tête, dès que nous montons à bord ».

 

Date de dernière mise à jour : 19/10/2025